Cabillaud d'élevage
Initié en Norvège dès les années 70 à des fins de recherche,
l’élevage du cabillaud au niveau de l’Union européenne
est une affaire strictement britannique, voire écossaise.
La recherche en vue de l’élevage intensif y a commencé
au milieu des années 80. Mais en raison de problèmes liés
d’une part à la fragilité des larves nées en captivité et
d’autre part aux coûts de production (alors supérieurs à
ceux de la capture), le pas commercial n’avait pas été
franchi.
La diminution de certains stocks et l’augmentation des
prix ont relancé l’intérêt pour cette activité dès la fin des
années 90. Plusieurs entreprises aquacoles écossaises
ont investi dans le créneau, car passé le stade larvaire, les
techniques de grossissement des juvéniles sont similaires
à celles du saumon. La production de cabillauds d’élevage
écossais a commencé en 2000 à petite échelle.
Aujourd’hui, la recherche a réglé le problème de la mortalité
des larves. Mais pour y remédier, il faut investir dans
des écloseries extrêmement sophistiquées et donc…
coûteuses. Or, dans le contexte actuel de faible croissance
du marché de l’aquaculture, peu d’entreprises ont les
moyens de sauter le pas. Seule une entreprise des îles
Shetland a décidé de se lancer à l’échelle industrielle et
annonce une production de 20 à 25 000 tonnes d’ici 5 ans.
En Norvège, une puissante multinationale agroalimentaire
a investi près de Bergen dans une grande écloserie industrielle
qui fournit les alevins à plusieurs fermes norvégiennes.
Ce développement permet aujourd’hui à la Norvège
de tabler sur une production annuelle de 400 000 tonnes
de cabillauds d’élevage au début de la décennie 2010.